Page:Anonyme ou Collectif - Voyages imaginaires, songes, visions et romans cabalistiques, tome 25.djvu/278

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la part de l’empereur Behram, pour délivrer la reine de la main terrible qui désoloit son royaume ; & qu’aussi-tôt que cela seroit fait, ils la prieroient d’avoir la bonté de leur remettre le miroir, pour le reporter à l’empereur leur maître. Ce ministre ayant entendu cette proposition, alla en rendre compte à la reine, qui en eut une joie extrême. Le jour suivant, on les alla chercher dans des chars superbes, pour leur donner audience. Étant arrivés au palais, on les fit passer au travers de quatre chambres, toutes plus belles les unes que les autres : la première est faite de fonte artistement travaillée, avec un grand nombre de figures qui imitent parfaitement le naturel ; la seconde a le plancher & le lambris faits d’argent d’une riche valeur ; la troisième est d’or massif excellemment bien émaillé ; mais le lustre, l’éclat, & le grand prix de la quatrième surpasse de beaucoup les trois autres ; elle est remplie de joyaux d’un prix inestimable, où l’on voit reluire un trône royal, tout couvert de diamans & d’escarboucles, qui rendent, avec quantité d’autres pierres précieuses, une telle lumière, que la chambre est aussi claire dans la plus sombre nuit, que s’il y avoit plusieurs flambeaux allumés. Ce fut dans cette superbe chambre où cette auguste reine donna audience