Page:Anonyme ou Collectif - Voyages imaginaires, songes, visions et romans cabalistiques, tome 25.djvu/291

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& s’en revenir aussi-tôt, afin d’assister à la célébration du mariage.

Ces princes ayant le miroir, ne songèrent plus qu’à leur départ : ils vinrent le lendemain prendre congé de la reine, qui leur fit mille amitiés, & même les chargea de plusieurs beaux présens, tant pour eux que pour le roi leur père & l’empereur Behram. Je n’en ferai point ici le détail, mais je dirai seulement qu’elle donna au prince qu’elle vouloit épouser son portrait sur une agathe d’orient, qui, d’un côté, représentoit au naturel tous les traits & linéamens de son visage, & de l’autre le triomphe de l’amour : il étoit garni de diamans, de rubis, & d’émeraudes d’une beauté admirable. Ce présent étoit accompagné d’un bracelet de ses cheveux, entrelassés de cœurs d’or émaillés sur lesquels on voyoit plusieurs devises ingénieusement inventées. Les princes partirent fort satisfaits de la reine, & furent escortés par un grand nombre de seigneurs jusqu’aux extrémités de son royaume. Quand ils furent sur les états de l’empereur Behram, ils lui dépêchèrent un courrier, pour lui donner avis de leur arrivée, & qu’ils apportoient ce fameux miroir qu’il souhaitoit depuis long-temps. Quoiqu’il fût toujours malade, cette nouvelle lui causa beaucoup de joie, non seulement par rapport au miroir,