Page:Anonyme ou Collectif - Voyages imaginaires, songes, visions et romans cabalistiques, tome 25.djvu/318

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nante lui en avoit fait ; de sorte qu’aussi-tôt qu’il fut de retour de la chasse, il alla trouver le roi, & lui dit, qu’il avoit résolu, sous son bon plaisir, d’épouser la fille du visir. Le roi en fut ravi, avec d’autant plus de raison, qu’il avoit perdu l’espérance que son fils trouvât jamais une femme qui lui plût. Il fit venir son visir, & lui ayant déclaré l’amour que ce prince avoit pour sa fille, ils conclurent entre eux secrètement le mariage ; mais, pour des raisons particulières, la célébration en fut différée à un autre temps.

Cependant le jeune prince, qui étoit toujours fort amoureux de la demoiselle, souhaitoit de tout son cœur l’heureux moment de la posséder. Il avoit la permission de lui rendre visite, & cette vue ne servoit qu’à redoubler sa passion, & à lui faire souffrir toutes les peines que ressent un amant qui ne possède pas encore l’objet qu’il aime. Les choses étoient en cet état, lorsque le roi tomba malade, & mourut en quinze jours de temps. Ce malheur dérangea un peu nos amans. Il fallu songer aux funerailles de ce prince, & à faire couronner son fils. Quand tout cela fut fait, le nouveau roi fit la célébration de son mariage avec toute la pompe & la magnificence possibles. La joie de posséder cette aimable personne avoit fort