& une pension considérable pour en soutenir la dignité.
Je vous assure, madame, dit l’empereur Behram, que cette histoire est fort jolie, & que la manière dont vous me l’avez racontée est très-agréable. Si je ne croyois pas vous être trop importun, je vous prierois de m’en dire encore un autre ; mais comme cela pourroit vous incommoder, il faut remettre la partie à une autre fois. Cependant je vous prie de me faire l’honneur de dîner avec moi. La princesse accepta cette offre avec plaisir ; & après le dîner, l’empereur fit venir le septième nouvelliste, qui étoit naturellement éloquent, lequel lui raconta cette histoire.
Il est dangereux de blesser l’amour, quand il se pique de délicatesse ; il se révolte à la moindre injure ; & s’il ne meurt pas entièrement du coup qu’il reçoit, il en demeure si affoibli, qu’il ne recouvre jamais sa première force. Une fort jolie dame ; demeurée veuve à vingt ans, en a fait l’expérience depuis peu au dépens de son repos. Elle étoit belle, & douée