Page:Anonyme ou Collectif - Voyages imaginaires, songes, visions et romans cabalistiques, tome 25.djvu/57

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

couchèrent jusqu’au lendemain, sans qu’on s’aperçût de rien.



CHAPITRE VIII.


Comment Prenany se sauva dans un désert effroyable, & de la rencontre heureuse qu’il y fit.


Il n’étoit pas tout à fait dix heures du matin, que toutes les Amazones étoient sur pied. On chercha encore Prenany par toute la forêt ; mais les peines que l’on se donna furent inutiles. Cela causoit autant de joie à Fêlée, que cela donnoit de chagrin à Solocule & à sa mère ; ce qui montre qu’il est bien difficile de contenter tout le monde.

Pendant cette recherche, Prenany avançoit toujours, tantôt triste de quitter la princesse, tantôt gai de ce que Solocule ne la verroit plus. Au point du jour, il avoit aperçu le sac qui pendoit à l’arçon de la selle ; il l’ouvrit, & trouva le gâteau que la princesse y avoit mis, & la bouteille de ratafia. Comme il avoit grand faim, il mangea une grande part de sa galette, & dans cette part il trouva la fève. Ah ! dit-il, je ne pouvois manquer d’être roi, puisque je devois manger ce gâteau-là tout seul ; mais il