Page:Anonyme ou Collectif - Voyages imaginaires, songes, visions et romans cabalistiques, tome 25.djvu/95

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révoltée. Je veux délivrer votre princesse, & renvoyer Dondin dans son royaume.

Cela vous sera facile, dit Agis avec précipitation ; vous n’avez qu’à vous offir aux yeux de Dondin, il sera si charmé de vous, qu’il abandonnera la princesse, & la cédera à Prenany.

Vous raisonnez comme un page, dit la nymphe d’un air de pitié ; vous ne songez pas que vous me mettez au-dessus de Fêlée, & que vous l’offensez aussi bien que son amant.

Agis rougit de la mauvaise réception que fit la nymphe à son discours galant. Lorsque j’ai vu, reprit-elle, que Fêlée vous faisoit chercher, j’ai enseigné à ce jeune homme l’endroit où vous étiez… Quoi, dit Agis en l’interrompant, vous êtes cette jeune villageoise que je trouvai hier au soir ? Eh ! taisez-vous, dit la nymphe en haussant les épaules ; je m’étois métamorphosée en paysanne, je ne l’étois pas pour cela : j’ai bien d’autres secrets que vous ignorez, & je fais bien d’autres changemens.

Vous ne douterez pas de mon pouvoir, dit-elle au prince, quand vous saurez que je suis la fée Cabrioline, la plus vive & la plus adroite de toutes les fées qui aient jamais paru. Je sais changer tous les métaux en or, le cristal & le verre en diamans & en rubis ; je rajeunis un vieillard ; je rends un jeune homme plus caduc