choirs de soie sont la preuve de son acquiescement volontaire et non forcé de devenir mon épouse, vous serez, dans ce cas, assignées devant le tribunal pour vous y entendre condamner à payer une amende et à accomplir une période de détention.
Parfaitement ! Parfaitement ! Qu’elles soient conduites sur le champ à la justice et qu’on leur mette les fers.
Mes petits pères, ayez pitié ! Ce n’est pas moi qui ne tiens pas ma parole. Faites ce que vous voudrez de Pétro, mais pour Natalie, vous pouvez, quant à moi, la mener pieds et poings liés à l’autel.
Ils ne feront pas ça. Pétro n’est point coupable, c’est moi qui ne veux pas me marier avec monsieur l’huissier : à cela rien au monde ne pourra m’y forcer… Et s’il en est ainsi, sachez que je me dédis de Pétro pour toujours et que je n’épouserai personne.
Je suis curieux de savoir ce qu’ils vont en dire.
Ne voilà-t-il pas une vraie Poltavienne ! J’aime ces façons-là !
Écoutez-moi, mes bons amis. Ma fille jusqu’à ce jour n’a jamais été si entêtée ni si audacieuse, mais (montrant Pétro) dès que ce vagabond est arrivé, la voilà devenue folle et elle se conduit comme vous voyez. Si vous n’enlevez pas cet homme d’ici, je ne réponds pas qu’elle m’obéisse.
Hors de notre village, brigand ! Et ne t’y laisse plus voir. Et si tu ne t’en vas pas de bon gré, nous t’enfermerons quelque part où l’on saura te dresser.
Faites silence un moment et écoutez-moi… Que Natalie et moi nous nous soyons aimés, tous les gens le savent et Dieu aussi, mais que je détourne Natalie d’épouser monsieur l’huissier, que j’endoctrine la fille de ne pas obéir à sa mère et que je sème la zizanie dans la famille — Dieu m’en garde ! Nanine, soumets-toi à ton sort : obéis à ta mère, aime bien monsieur l’huissier et oublie-moi à jamais.
Brave Pétro, malgré moi mon cœur prend son parti.