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Il suffit que j’aie de l’argent
Pour pouvoir payer tes fredaines ;
Mais je veux que tu sois un serviteur fidèle,
Klimko :Dis donc, quel genre de cuisine
Me feras-tu ?
Stetzko :Me feras-tu ? Comme tu vois
Tous ces pots je les porte chez moi
Les ayant achetés à la foire.
J’ai acheté aussi cette bouteille,
De compagnie nous lui dirons un mot.
Tu demandes ce que nous ferons cuire.
De la soupe dans celui-là,
Dans celui-ci, la crème de gruau,
Et quand nous aurons du poisson
Nous le ferons mijoter dans cet autre.
Dans celui-ci nous ferons les pâtons,
Ici les carpes de carême ;
Là dedans les choux gras au lard,
Dans le dernier nous mettrons les lardons
Pour les pois. Maintenant tu connais tout.
Mais tu pourras t’empiffrer de rissoles
Que nous rissolerons dans un des pots.
Ici nous rôtirons la couenne
Et si tu veux encore quelque chose,
Nous cuirons tout, si nous l’avons.
Klimko :Par ma foi, j’entre à ton service
Si tu me dois si bien traiter.
Mais tu dois avoir bien de la fortune !
Stetzko :À propos, que sais-tu donc faire,
Dis, pour que connaissant mon serviteur
Je puisse lui témoigner mes bontés.
Klimko :Moi, je suis un homme à tout faire,
Je m’entends à chasser les loups,
Pour qu’ils ne fassent pas grand peur aux bêtes
Et ne dispersent le troupeau.
Beaucoup d’autres bêtes aussi
J’attraperai. Tiens, de cette forêt
Je rapporte un renard ;
Il me servira à payer mes dettes.
Stetzko :J’ai bien besoin d’un homme tel que toi

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