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Déjà je me réjouis de t’avoir.
Tu auras, certes, de la chance
Et bientôt tu peux commencer.
Klimko :De la chance ! Cette bestiole
Achète-là. Ce n’est pas cher.
Tu y trouveras un chapeau.
Stetzko :Fais voir que je la regarde !
Klimko :C’est qu’elle est vive, venant du bois,
Du sac elle m’échapperait.
Tu la verras à la maison,
Pour sûr tu la trouveras belle.
Stetzko :Et combien crois-tu qu’elle vaille ?
Klimko :Je te la donne pour six sols.
Stetzko :Tu la comptes rudement cher !
Klimko :Qu’en donnes-tu ? Je te la laisse.
Stetzko :Moi, je la prendrais pour trois sols.
Klimko :Donnes-en cinq,
Stetzko :Donnes-en cinq, Non,
Klimko :Donnes-en cinq, Non, Bonne affaire !
Stetzko :C’est trop.
Klimko :C’est trop. Voudrais-tu l’acheter
À quatre. Nous vivrons ensemble.
D’abord j’irai payer ma dette.
Et je te suis avec les pots
Sur les talons.
Stetzko :Sur les talons. C’est beaucoup trop
que tu demandes.
Klimko :que tu demandes. Mon Dieu, c’est pour rien.
D’autant plus que ma dette est grosse
Ayant pinte en compagnie.
Stetzko :Eh bien ! Prends-les tes quatre sols
Et reviens bientôt, mon brave homme.
Klimko :Parfait, je te laisse le sac
Je ne lambinerai pas trop en route.

(Klimko sort, et, resté seul, Stetzko veut regarder le renard.)
Stetzko :Regardons un peu ce renard,

Pourra-t-on en faire des gants
Outre le bonnet de fourrure.

(Le chat s’échappe.)
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