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De battre, d’assommer un paysan comme un fils de pute.

Un des Lithuaniens.
Me voilà prêt, notre maître, fouette-moi encore,

Et après m’avoir fouetté laisse-moi partir.

Le Polonais.
Bats-le bien, mon garçon, donnes-en aussi à celui-ci

Cent coups bien comptés, comme au précédent.
J’en prends Dieu à témoin : Quelle audace ont ces paysans !
On voit que c’est le moscovite ou le cosaque qui les conseille.
Pour mes sujets, je leur couperai la tête,

Mais il faut chasser de l’Ukraine jusqu’au dernier ces gredins de cosaques.

Laissez-moi le temps de mobiliser notre noblesse,
Tous nos gens qui habitent sur la frontière,
Non seulement sur la frontière, mais aussi en Ukraine.
Quie la gloire polonaise résonne aux quatre coins de l’univers.
J’avais aussi des domaines à Kiev,
Où j’étais gouverneur, sur la recommandation de la noblesse.
Mais tous les environs de la ville de Hlouchiv
Appartiendront à messire C…
Tout cela nous pouvons le conquérir par le fer et par le feu
Et nous élirons de nouveau le roi Leszczynski.
Nous ferons venir de suite ce robuste Hector,
Nous aurons aussi l’aide de la cour
Du roi de France, qui nous enverra deux ou trois mille soldats,
Nous en avons près de cent mille des nôtres.
Nous porterons la guerre jusqu’à Poltava,
Peur regagner notre ancienne gloire.
Messires C…, Messires M…[1]
Réunissez-vous en conseil, assemblez vos armées.
Je présente mes compliments à Leurs Grâces.
Si les cosaques vous attaquaient un peu fort,

Résistez, ne craignez rien, même s’il fallait tomber épaule contre épaule.

Mais n’ayez pas peur, Mes Seigneurs. Si les cosaques venaient,
Nous les chasserions dans les forêts à coups de fouet.

Le cosaque, sortant de sa cachette.
Quand aurez-vous fini de crier, animaux ?

Ne saurons-nous jamais vous chasser d’ici à coups de bâtons ?

  1. Deux gros messieurs, dont les noms ne peuvent être imprimés en français.
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