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(En polonais.)
Maintenant que j’ai loisir de chasser,
Je voudrais bien prendre des perdrix au plumage bigarré.
J’ai, il est vrai, un épervier avide,
Qui ne traîne pas derrière les perdrix,
Néanmoins, j’exige de mes sujets
Qu’ils m’en apportent encore un autre,
Pour qu’il m’attrape encore plus de perdrix ;
Deux cents même, je n’y vois aucun inconvénient !

Un vieux Lithuanien, en blanc-russien à ses compagnons.
Faites bien attention à ce que vous allez dire au maître,

Mon âge me permet de vous conseiller.

Les Lithuaniens.
Tu parles d’or, vieux père.

Nous t’écoutons, notre cygne blanc.

Le vieux Lithuanien.
Donc écoutez bien, frères, ce que je dirai,

Et vous, messieurs, faites attention à mes paroles.
Voici ce que je dirai : Dieu vous la donne, notre maître,
À ta femme aussi et à tes enfants.
Que vos désirs s’accomplissent sur le champ.

Le Polonais, toujours en polonais.
Qu’est-ce ? Manants, qui vous permet de me parler si cavalièrement ?

Ne craignez-vous plus la colère de votre maître ?

Les Lithuaniens, toujours en blanc-russien.
Si, Monseigneur. Nous venons te saluer

Et nous t’apportons une femelle de faucon.

Le Polonais.
Qu’est-ce que cette façon de saluer ?

Les marauds osent me parler en face ! (À son serviteur.)
Page, prends des fouets de fil de fer.

Le page.
Page, prends des fouets de fil de fer. Ils sont prêts.
Le Polonais.
Saisis-moi ce vieux staroste, mon garçon.

Frappe-le, secoue-le, assomme-le, étrille-le ;
Frappe-le bien, celui-là aussi.
Ce n’est rien pour moi, ce n’est pas difficile

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