男 | 美 | 遇 | 喜 |
少 | 可 | 哉 |
Ana-ni heya, u-masi otoko-ni aïnu !
« — Quelle joie de rencontrer un aussi beau jeune homme ! »
Le génie masculin fut mécontent, et dit :
« — Je suis le mâle ; il est raisonnable que je parle le premier. Comment une femme, au contraire, parlerait-elle tout d’abord ? Cela ne s’expliquerait pas. »
Ils résolurent alors de tourner autour d’une colonne de cuivre. Puis les deux génies se rencontrèrent de nouveau.
Cette fois I-za-nagi-no mikoto, le génie mâle, parla le premier :
女 | 美 | 遇 | 喜 |
少 | 可 | 哉 |
Ana-ni heya, umasi otome-ni aïnu !
« — Quelle joie de rencontrer une aussi jolie fille ! »
Ces paroles furent l’origine de la poésie japonaise. »
On possède ensuite deux pièces de vers de la sœur d’Adzi-sŭki-taka-hito-ne-no kami, qui s’appelait Simo-teru-hime ; mais le nombre de pieds qui doivent composer les distiques n’était pas encore fixé.
Puis on cite une pièce de vers composée par Sosa-no ono-mikoto[1] à l’occasion d’un palais qu’il fit construire dans un
- ↑ J’ai donné le texte et la traduction de cette pièce dans l’Introduction de ce volume, p. x.