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APPENDICE.


II


Le Syakŭ-meï dit : La poésie est le langage du sentiment.

Le Gakŭ-syo (Livre de la Musique) dit : La musique de Fuk-ki (Fouhhi[1]) s’appelle riu-seï ; la musique de Sin-nô (Chinnoung[2]) s’appelle ka-bô. Cette musique, à n’en pas douter, était rattachée à des paroles. Les paroles de la musique, c’est ce qui s’appelle « poésie » . En conséquence, la poésie commence à l’époque de Fukki, et les auteurs des trois cents pièces de vers de la dynastie des Siu (Tcheou) sont considérés comme les pères de la poésie. Arrivé à la dynastie des (Thang), on voit s’établir pour la première fois des règles fixes (de versification). Les grands siècles de la poésie sont ceux des dynasties des Thang et des Soung.

Or quiconque veut apprendre l’art de faire les vers doit fixer son attention sur les quatre tons et connaître (le rôle) des accents hyô () et sokŭ (). Tantôt le système de composition du premier vers () ou exorde repose sur le ton hyô, tantôt sur le ton sokŭ ; il y a, en outre, les (mesures de) cinq pieds et de sept pieds, celle des poésies dites tsyô-hen (longue pièce), des poésies dites ris-si (composées de quarante caractères lorsqu’on fait usage des vers de cinq pieds, et de cinquante-six lorsqu’on écrit en vers de sept pieds), des zek-ku

  1. Premier empereur de la période semi-historique de l’histoire de Chine, dont on reporte le règne au xxxve siècle avant notre ère.
  2. Chinnoung « le divin laboureur » est donné comme le successeur de l’empereur Fouhhi. On place son règne vers l’an 3200 avant notre ère.