pour exprimer la jalousie qu’elle ressentait par suite des infidélités de son époux. Ce recueil lui valut le titre de Divinité de la Poésie. Dans les siècles qui suivirent, deux autres personnages furent également mis au nombre des Génies en récompense de leurs compositions poétiques.
Les poésies anciennes des Japonais ont été l’objet de nombreux travaux de critique et de philologie dans les pays où elles se sont produites. Les plus célèbres d’entre elles ont été réunies en un recueil intitulé Man-yô-siû[1] « la Collection des Dix mille feuilles », qui compte au nombre des principaux monuments littéraires des îles de l’extrême Orient. Ce recueil, dont on trouvera quelques morceaux dans ce volume, est composé suivant un système d’écriture abandonné depuis longtemps, et qui présente souvent les plus grandes difficultés d’interprétation. Beaucoup de lettrés japonais, d’ailleurs très-instruits, ne peuvent rien comprendre aux pièces du Manyôsiou sans le secours de commentaires, et il arrive souvent que les explications des commentaires elles-mêmes sont insuffisantes pour quiconque n’a pas fait une étude spéciale de la langue antique et de l’écriture usitée dans ces ouvrages.
Les plus anciennes manifestations de l’art poétique, chez les Japonais, paraissent empreintes d’un caractère d’originalité qui établit entre elles et les
- ↑ 萬葉集