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VUJ INTRODUCTION HISTORIQUE

maînes , par des intendants chargés de les exploiter et de les contenir. — Désormais cette vaste et belle contrée , devenue le centre d*un nouvel empire , avait un gouvernement national.

Au sein de ce nouvel État , la vie gauloise n*était pas éteinte ; la vie romaine a continué , la vie germaine s*est placée au-dessus et à côté. Mais , dans ce mélange même d’usages retenus et d’usages importés, dans cette vie commune et de cohabitation^ qui tend toujours par Tinstinct d’imitation à s’assimiler et à se rapprocher de L’wiitc , des besoins mixtes n’ont pas tardé à se révéler et il en est résulté une situation nouvelle, qui, sans cesser de tenir encore au passé par une foule de liens, a introduit dans le corps social de profondes modifications. Un grand changement s’est opéré vers la fin de la seconde race.

Un système de bénéfices né des besoins de la conquête , de l’usage on étaient les chefs germains de récompenser leurs compagnons , et aussi de la nécessité d’assurer une existence aux officiers chargés des diverses fonctions déléguées par le prince , avait commencé à s’établir : Beneficium propter officium.

Mais avec le temps, ceux qui n’avaient qu’une jouissance précaire de ces bénéfices , une jouissance révocable comme les fonctions mêmes qui y étaient attachées, c’est-à-dire à la volonté du roi ou de l’empereur, travaillèrent à donner il cette possession un autre caractère. Après avoir obtenu de la faiblesse des derniers Carlovingiens que celte jouissance durerait autant que la vie des titulaires, ceux-ci n’eurent pas de cesse qu’ils n’eussent immobilisé dans leurs familles, en les rendant héréditaires, les biens, les titres et les fonctions donl ils étaient revêtus. Ce nouvel ordre de choses , malgré l’adhésion de Hugues