Page:Antonin ou Le fils du capucin, 1801.djvu/83

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ment et au signe expressif que je lui fis… Un papier était dans ses mains, bientôt je le vis sur son cœur, et son geste fut accompagné d’un baiser que le vent ne porta pas jusqu’à moi… J’étais ivre de plaisir, et plein d’une espérance inquiète… À sa démarche je m’apperçus qu’elle avait un dessein… Elle tira un crayon, et écrivit quelques lignes que je brûlais de lire. Mais elle semblait embarrassée de me les faire parvenir : l’amour lui suggéra un moyen… Un caillou fut arraché avec peine du mur de la chambre, et y ayant attaché son charmant billet, elle le jetta d’une main tremblante… La pierre tomba à mes pieds : je la ramassai vivement, et j’y lus ces mots charmans qui resteront à jamais gravés dans mon cœur :