Depuis le moment que j’y étais entrée, j’avais remarqué un masque qui s’était glissé dans la loge où Manon était assise et qui n’avait cessé de lui parler ; je me doutais bien qu’ils traitaient d’affaires qui me regardaient : mes intérêts pouvaient-ils être mieux qu’entre les mains de ma chère Manon ? Elle me fit bientôt signe de la rejoindre. Nous quittâmes le bal, quoiqu’il fût encore très bonne heure. Je n’eus rien de plus pressé que de lui demander si elle avait réussi : elle me répondit que je n’avais qu’à la suivre et que je serais informée de tout.
Nous trouvâmes à la porte l’inconnu que j’avais vu si longtemps lui parler ; il me présenta la main pour monter dans sa voiture, Manon y entra aussi ; il nous conduisit dans un appartement