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histoire de Mlle  brion

Je passais toutes les nuits dans les bras de mon cher de la V… Chaque jour voyait notre ardeur augmenter, et nos plaisirs se multipliaient à l’infini. Nous nous contraignions trop peu pour que le marquis de *** ne s’en aperçût pas bientôt. Il me fit quelques reproches. Je lui répondis que six livres ne donnaient point le droit d’être jaloux ; que la fidélité était la vertu la plus chère chez les femmes, et qu’il fallait autrement payer qu’il ne faisait pour l’exiger. Ma réponse lui parut cavalière ; il en fit part à L… Il savait tous les droits qu’il s’était acquis sur mon esprit ; c’était un mentor sévère que je craignais beaucoup, parce que j’étais accoutumée à le craindre, et, de plus, un protecteur nécessaire que j’avais bien intérêt de ménager.