Page:Apollinaire - Histoire de Mlle Brion, dite comtesse de Launay.djvu/84

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fus charmée de trouver un objet qui me retraçât le plaisir que je venais de goûter : il me semblait avoir donné à toute la nature le signal du bonheur : tout me paraissait ne respirer l’amour que pour perpétuer ma félicité. J’éveillai mon cher de la V… pour qu’il pût partager avec moi un plaisir imaginaire, puisque nous ne pouvions plus jouir autrement. « Voyons, lui dis-je, des heureux, puisqu’il ne nous est plus permis de l’être. » Il trouva mon idée bien folle et prit pourtant plaisir au spectacle.

Il n’est point, je crois, d’animaux dans la nature qui se fassent des déclarations d’un air d’aussi mauvaise humeur ; chaque agacerie ressemblait à une querelle qui allait se terminer par un combat sanglant. Le matou contait