Page:Apollinaire - L’Enfer de la Bibliothèque nationale.djvu/107

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« Voyez s’entourer sur leurs têtes
La vigne mêlée au laurier,
Rameaux sacrés que les poètes
Aiment surtout à marier.
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« Du reste notre privilège
Admet tous les genres : ballets ;
Pièces à femmes, et ton cortège
De jupons courts et de mollets ;
Drame à canon, si je voulais !… »


« Comme vous voyez, ces marionnettes sont assez littéraires ; aussi M. Darjon a-t-il peint la façade du théâtre avec non moins d’art que M. Jean Duboys l’a décrite. Nous lui en faisons nos compliments sincères. »

« Cette première représentation fut suivie d’un grand souper. M. Champfleury porta ce toast audacieux :

« À la mort du Théâtre-Français ! à la prospérité des Marionnettes ! »

« Des vers furent récités, M. Alcide Dusolier régala une fois de plus ses amis d’un poème qui a pour titre : Phanor. On le soufflait.

« Quand vint le tour de M. Charles Monselet, M. Duranly se leva, et protesta, au nom de la prose, contre cette avalanche de vers.

« Plusieurs personnes réclamant à grands cris les Petites Blanchisseuses, la discussion menaçait de s’envenimer ; M. Monselet y mit un terme, en disant d’une voix grave et émue :

— Messieurs, si je dois être la cause d’une collision, je me retire.

« À deux heures du matin, on se sépara, et M. Champfleury, toujours petit Bineau, en s’en retournant, tira religieusement tous les cordons de sonnettes qu’il put appréhender en son chemin.


VI

« M. Monselet dînait chez M. Amédée Rolland. Tout d’un coup il se lève, prend sa canne et son chapeau, et déclare qu’il sort pour