Page:Apollinaire - La Femme assise.djvu/147

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elles étaient rangées de front au centre de la pièce, elle éclata de rire, pensant :

« Il n’y a pas à dire, mon foyer conjugal a un drôle d’air, il ne manque que la négresse. »

« Le fait est, dit Elvire, tandis que M. Mahner humait une prise, le fait est que ce n’était pas ordinaire. J’ai vu des choses bien singulières en Russie, et mon premier amant, Georges, m’en a fait voir ici de toutes les couleurs, mais je n’ai jamais vu un harem. Ça ne doit pas être ordinaire ! Peut-être qu’après tout ce n’est pas embêtant de vivre dans un harem lorsque comme moi on ne déteste pas les femmes. »

« Vous goûterez peut-être à cette vie après la guerre, dit le factice Ovide du Pont-Euxin ; mais, j’y pense, si le récit de mon grand-oncle pose le problème, nos institutions et nos mœurs européennes lui donnent d’avance une solution négative. »