Page:Apollinaire - La Femme assise.djvu/146

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

« Une voiture devait amener les époux au logis et il se trouva qu’au moment où Lubel Perciman aidait Paméla à franchir le marchepied, un cavalier passa près d’eux, au pas d’une jument noire qu’il montait, et lui-même était vêtu d’une longue tunique blanche, et sur son visage masqué, elle reconnut le loup vert et les larmes d’or des Danites. Sa tiare immaculée lui donnait un aspect imposant. Et le cœur de Paméla battit plus fort, elle pensa : « Voilà celui que j’aurais dû épouser. Il est beau et mystérieux, tandis que mon Lubel a l’air d’un négociant parvenu avec sa barbe en collier. » Et des idées d’adultère, de fuite lui traversèrent l’esprit. Elle souhaita que le Danite la prît en croupe et l’emportât dans un autre pays, puis elle pensa à la réputation terrible des Danites et, frissonnante, elle se serra contre son mari qui la regardait à peine et ne disait pas un mot. Et quand elle fut à sa nouvelle demeure, en pénétrant dans le salon, elle vit les quatorze femmes debout pour la recevoir et, comme