Page:Apollinaire - La Femme assise.djvu/74

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fleuves y sont de misérables ruisseaux au regard de notre Missouri, le Père des Eaux, ou des autres fleuves américains.

Je suis arrivé à Paris en avril, de Copenhague où j’ai eu le bonheur de faire un grand nombre de prosélytes danois que vous avez eu sans doute la joie d’accueillir dans notre sainte ville.

Ayant visité Paris à diverses reprises, je connaissais la dure vie qu’y menait frère Curtis Bolton, spécialement chargé de l’entreprise difficile de convertir les Parisiens. Malgré mille obstacles, il a pu mener à bien quatre cents conversions et je dois dire qu’il a été médiocrement aidé par les circonstances.

Il a vécu durant sept ans dans une mansarde de la rue de Tournon[1] et,

  1. L’Amérique ne connaissait pas encore les gratte-ciel et de nos jours M. Taylor se serait récrié sur le petit nombre d’étages qu’ont les maisons à Paris. Pour la rue de Tournon, je la connais, elle est fort bien située et habitée par une population honorable. (Note récente et anonyme d’un lecteur de la Bibliothèque de Salt Lake City et peut-être du conservateur même des manuscrits.)