Page:Apollinaire - La Femme assise.djvu/98

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la musique et les représentations théâtrales, que l’on s’efforçait à Salt Lake City de suivre la mode de Paris et que, parisienne, son goût la ferait sur ce point dominer toutes nos sœurs. Enfin, soit le mariage, soit les détails de notre luxe, Mme  Paméla m’écouta, jouant avec ses repentirs et réfléchissant. Je sus qu’elle avait demandé conseil à sa portière et que celle-ci s’était vivement opposée à mon projet. Des amies de Paméla la dissuadèrent de m’écouter, mais elle eut le bon sens de demander l’avis de son père, ouvrier fort écouté dans les faubourgs et moins connu sous son nom de Monsenergues que sous le surnom de Parisien dit la Couronne des Amours. Ce digne homme s’étant rendu chez sa fille l’exhorta à la vertu. Il déplorait la faiblesse qu’il avait montrée en n’immolant pas son enfant le jour où, entraînée par l’amour du plaisir et du luxe, elle avait échappé à l’autorité paternelle pour vivre dans la perdition.

J’écoutai, les larmes aux yeux, cet