Page:Apollinaire - Le Flâneur des deux rives.djvu/46

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M. Fernand Fleuret a chanté la vieille maison de la rue Bourbon-le-Château :


Si tu translates, voire, un Boëce chanci
Dans ta sombre maison du carrefour Buci
Que peuplent des bouquins et des pots de la Chine…


L’auteur de Falourdin auquel on ne peut reprocher qu’un peu d’archaïsme, si toutefois un si rare défaut prête au reproche, est aujourd’hui, où ils sont rares, un des meilleurs versificateurs français, et comme il est vraiment poète, ses productions méritent de passer aux âges qui viendront…

M. Fernand Fleuret est Normand. Une fois, au cours d’un banquet où l’on célébrait le millénaire de la Normandie, un Norvégien gigantesque, qui se trouvait près de lui, le regarda avec condescendance et déclara :

« Vous, petit Viking ; moi, grand Viking. »

Le petit Viking, d’après l’observation d’un autre poète normand, a l’air d’un archer de la tapisserie de Bayeux.

Son penchant décidé vers la mystification le poussa un jour, alors qu’il allait