Page:Apollinaire - Le Flâneur des deux rives.djvu/61

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prêchait et caquetait, — Ai donc pris ma houlette — Pour aller voir Nolet (refrain).

Je m’enquis au berger Nolet ; — As-tu ouï le Rossignolet — Tant joliet — Qui gringottait — Là-haut sur une épine ? — Ah oui ! dit-il, je l’ai ouï, — J’en ai pris ma bucine — Et m’en suis réjoui (refrain).

Nous dîmes tous une chanson, — Les autres sont venus au son. — Or, sus, dansons. — Prends Alizon ! — Je prendrai Guillemette, — Margot prendra le gros Guillot. — Qui prendra Péronnelle ? — Ce sera Talebot (refrain).

Ne dansons plus, nous tardons trop ; — Allons tôt, courons le trot, — Viens-t’en bientôt. — Attends, Guillot, — J’ai rompu ma courette, — Il faut ramender mon sabot. — Or, tiens cette aiguillette, — Elle t’y servira trop (refrain).

Comment, Guillot, ne viens-tu pas ? — Eh oui, j’y vais tout le doux pas, — Tu n’entends pas — Trestout mon cas ; — J’ai aux talons les mules, — C’est pourquoi je ne puis trotter ; — Prises m’ont les froidures. — En allant estraquer (refrain).

Marche devant, pauvre Mulard, — et t’appuye sur ton billart ; — Et toi, Coquard, — Vieux Loriquart, — Tu dois avoir grand honte — De rechigner ainsi les dents, — Et dois n’en tenir compte — Au moins devant les gens (refrain).

Nous courûmes de telle roideur, — Pour voir Notre doux Rédempteur — Et créateur — Et formateur ; — Il avait, Dieu le sache, — De drapeaux assez grand besoin ; — Il gisait dans la crèche — Sur un petit de foin (refrain).