Page:Apollinaire - Le Flâneur des deux rives.djvu/74

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et se trouve dans le café où nous étions. À ce moment, un monsieur, qui me parut un personnage de qualité, et qui avait un accent, dont je ne sais pas à quelle nation il faudrait le rapporter, vint demander à mon compagnon quelques détails, touchant la généalogie d’une famille régnante. Ernest La Jeunesse les donna sans se faire prier ; après quoi, il me dit qu’il savait par cœur le Gotha tout entier…



Là-dessus, nous nous quittâmes, et Ernest La Jeunesse alla s’informer d’une pièce qu’il avait déposée dans je ne sais plus quel théâtre, plusieurs années auparavant et qui était intitulée, je crois, la Dynastie.

Je le revis souvent, dans ce « Napolitain » où il passait une grande partie de ses journées depuis que n’existaient plus le Bols ni le Kalisaya.

Il mourut le 2 mai 1917, d’un cancer à la gorge, chez les sœurs de Bon-Secours, rue des Plantes, à l’âge de quarante-trois ans.