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LE POÈTE ASSASSINÉ

m’a souvent dit que j’avais l’air d’un beau jeune homme.

— C’est ça, dit Paponat, et comme vous avez besoin de repos et que de mon côté je suis assez fatigué, nous irons faire une retraite en Moravie dans un couvent de Brünn où mon oncle, le prieur du Crépontois, s’est retiré après l’expulsion des congrégations. C’est un des couvents les plus riches et les plus agréables du monde. Je vous présenterai comme un de mes amis et, n’ayez crainte, nous passerons pour amants tout de même.

— J’en serai contente, dit Tristouse, car j’adore passer pour ce que je ne suis pas. Nous partirons demain.