Page:Apollinaire - Les Exploits d’un jeune Don Juan.djvu/30

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« Vois-tu, Berthe, c’est par le petit trou du bout que je pisse, mais maintenant je ne le peux pas, bien que j’en aie envie.

— Moi aussi, j’en ai envie, depuis longtemps, dit doucement Berthe, mais j’ai honte, tu ne dois pas me regarder, Roger !

— Voyons, Berthe, ne sois pas méchante, si l’on se retient trop longtemps, la vessie crève et l’on meurt. C’est ce que nous disait notre vieille bonne. »

Berthe se leva, regarda de tous côtés, puis s’accroupit près du banc et commença à pisser. Je me penchai vite pour tout voir et vis en haut de sa fente un jet mince et large qui tombait obliquement sur le sol.

« Mais non, Roger ! s’écria-t-elle d’un ton pleurard, cela ne se fait pas ! »

Elle cessa de pisser et se releva.

« Mais Berthe, personne ne nous voit, sois gentille », répondis-je.

Je souris et ajoutai : « Regarde-moi, je ne me gêne pas devant toi. » Je commençai à pisser, mais par à-coups, parce que mon membre était encore raide. Berthe éclata de rire. Je profitai de sa bonne humeur, soulevai rapidement son jupon et sa chemise, l’accroupis de force et la forçai à pisser.

Elle ne fit plus de résistance, écarta ses jambes et se pencha un peu. Je vis le jet qui tombait sur le sol en faisant des éclaboussures. À la fin il devint plus faible. Finalement, il me sembla