Page:Apollinaire - Lettres à Lou (extrait lettres 138 et 149), 1990.djvu/5

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Enfin quoi, mon Lou, je ne m’en fais pas, ça ne vaut pas la peine. Je prends la vie comme elle vient et les obus idem. Tu es mon seul souci. Aujourd’hui sans lettre de toi, je suis sur des charbons ardents. Demain te ferai des vers. Aujourd’hui beaucoup de travail pas amusant. T’en dis pas plus. T’écris sais pas bien comment et ma lettre doit être d’un décousu. Pas le temps de la relire et c’est pas d’aller dans le monde, coquin de bonsoir, qui me rend si pressé. J’attends avec impatience aussi la lettre de Toutou. Je l’aime bien et je suis sûr que sa lettre m’éclairera beucoup sur mon ptit Lou. Je t’embrasse tout plein, je t’adore, je te prends toute, ma toute chérie, et te berce doucement en te câlinant gentiment, gentiment.

Gui.