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PRÉFACE.

tous Athéniens, ou tout au moins établis à Athènes, ils s’occupèrent beaucoup moins de rappeler les anciennes traditions, que d’en forger de nouvelles pour capter les suffrages du peuple, qui devoit récompenser leurs talens. Ils cherchèrent donc à tout rapporter à l’histoire de l’Attique. Les anachronismes les plus grossiers, les mensonges les plus palpables, les contradictions les plus révoltantes, rien ne leur coûta ; et ils y mirent si peu de précaution, qu’il n’est pas rare de voir le même fait raconté dé trois manières différentes dans le petit nombre de tragédies qui nous reste, et j’en ai donné plusieurs exemples dans mes notes.

C’est de ces trois classes de poètes que les historiens grecs ont tiré presque tout ce qu’ils nous ont appris sur les antiquités de leur nation, mais ils n’ont pas tous su y puiser avec le même discernement. Ceux des premiers temps, tels que les deux Phérécydes, Hella-