indiscrets. Espérons qu’à ces séances privées ne viendront pas les yeux de lynx de la baronne Vizen.
Hier vous avez demandé à ma femme d’où lui venait ce collier de perles qui a eu si grand succès au bal, et elle vous a répondu qu’il lui venait de sa grand’mère ; ce n’est pas vrai : elle l’a acheté à Slobotsk, presque pour rien (3.500 roubles), à Médiachkina, l’écornifleuse de votre tante défunte. Médiachkina a juré qu’il fallait bien qu’elle fût réduite à la dernière extrémité pour consentir à se séparer de ce cadeau de sa bienfaitrice, et elle a obligé ma femme à faire le serment de ne jamais parler de cet achat à personne ; mais moi, qui n’ai pas juré, je puis dire la vérité.
Comme un très humble secrétaire, je baise avec le plus grand respect la main de mon nouveau chef.
P.-S. — Je serais maintenant très heureux de trouver quelque égyptologue qui veuille bien déchiffrer les hiéroglyphes avec ma femme. Ma vie de famille s’arrangerait alors tout à fait bien.