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XLVI

De Marie Ivanovna Boiarova

(Reçue le 2 février.)

Voilà plus de deux semaines que je ne t’ai vue, ma chère Kitie. Sans doute, je n’ai pas de reproches à te faire : je sais combien tu es occupée par les réceptions et les affaires de la Société qui, sous ta direction, commence, il me semble, à être utile ; mais, quand même, si tu trouves un moment, viens voir la malade : ce sera une bonne action ; je suis encore très faible.

Je ne vois presque jamais Kostia. J’ai essayé de suivre ton conseil : la dernière fois qu’il est venu chez moi, je ne lui ai rien demandé, ne lui ai fait aucun reproche et me suis efforcée d’être gaie… et quoi ! il est parti. Une semaine est déjà passée, et je n’ai aucune nouvelle de lui, et même, dans