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L

De H. N. Boiarov

(Reçue le 25 février.)
Bien estimée et très bonne Comtesse Catherine Alexandrovna,

Suivant ma promesse, je me hâte de vous renseigner sur notre pauvre malade. Pendant toute la route, son état d’âme m’a inspiré les plus sérieuses inquiétudes : elle se taisait obstinément et, quand il lui arrivait de répondre à quelque question, c’était par une courte phrase qui s’achevait en gémissements hystériques. Notre départ a été si inattendu que je n’ai pu envoyer à la campagne, où nous n’étions pas allés depuis cinq ans, les ordres nécessaires. Le gérant a reçu mon télégramme quelques heures avant notre arrivée et a dû nous céder son pavillon, car il était impossible de s’installer dans une