Page:Apoukhtine - La Vie ambiguë.djvu/131

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maison non chauffée. Les trois premiers jours, nous avons vécu avec les enfants, la gouvernante et le précepteur, dans quatre petites pièces très misérables ; peu à peu, tout s’est arrangé. Par bonheur, à dix verstes de nous, à la ville, habite notre vieil ami, le Dr Flescher, que Mary connaît depuis son enfance et par qui elle consent à se faire soigner. Le principal remède qu’il lui ait ordonné, c’est la promenade à l’air pur, et Mary se soumet très volontiers à ce régime. Le temps est magnifique ; presque toujours deux ou trois degrés de froid, sans vent.

Aujourd’hui, il y a juste une semaine que nous sommes ici, et ma femme va beaucoup mieux : l’appétit reparaît, elle dort davantage et consent à prendre part à une conversation ; à la vérité, ses considérations sont toujours extrêmement pessimistes, ce que la longue tension de ses nerfs n’explique que trop bien. Chose remarquable, depuis son départ de Pétersbourg, elle n’a pas eu une minute de fièvre.

Maintenant, je ne sais par quels mots vous remercier, bonne Comtesse, du chaleureux concours que vous nous avez prêté, et de l’énergie avec laquelle vous nous avez décidés, Mary et moi, à quitter immédiatement Pétersbourg.