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III

Ce fut l’un des plus intéressants et des plus mystérieux épisodes de ma vie. Il y a quelques années, pour la santé de ma femme, nous avons passé presque la moitié de l’année dans le midi de la France. Là, nous fîmes connaissance d’une famille très sympathique, celle du comte de La Roche-Maudin. Le comte nous invita. Je me rappelle que, ce jour-là, ma femme et moi étions particulièrement gais. Nous avons pris pour nous rendre au château une voiture découverte. Il faisait une de ces tièdes journées d’octobre si charmantes dans ce pays ; les champs nus, les vignes dépouillées, les feuilles des arbres colorées puissamment ; tout cela, sous les rayons du soleil encore chaud, avait un aspect de fête ; l’air pur disposait à la gaieté, et nous bavardâmes tout le