rable indulgence… On ne devrait pas donner la main à un tel homme. Voici ce que j’ai appris sur lui, de source sûre, il n’y a pas longtemps…
À ce moment parut mon frère, et les deux interlocuteurs se précipitèrent à sa rencontre, lui exprimant leurs bien vives condoléances.
Ensuite, à pas timides, entra mon vieux camarade Michel Sviaguine, brave homme très viveur. Au commencement d’octobre, il était venu chez moi, m’avait expliqué sa grave situation et m’avait demandé, pour deux mois, cinq mille roubles qui devaient le sauver. Après quelque hésitation, je lui signai un chèque ; il me proposa un billet à ordre, mais je lui répondis que ce n’était pas nécessaire. Naturellement, au bout de deux mois, il ne put me payer et commença à m’éviter. Durant ma maladie, il envoyait de temps en temps demander des nouvelles de ma santé ; lui-même ne se montra jamais. Comme il s’approchait de mon cercueil, je lus dans ses yeux les sentiments les plus divers : la tristesse, la honte, la peur, et même, là-bas, tout au fond des yeux, une petite joie à la pensée qu’il avait un créancier de moins. Mais cette pensée même le rendit tout honteux, et il se mit à prier avec ardeur. Une