Page:Apoukhtine - La Vie ambiguë.djvu/210

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temps de finir, je vois que je ne comprends ni moi ni la vie qui m’environne ; le temps viendra où mon âme sera tranquillisée, le temps de la triste vieillesse ; ce jour-là, peut-être reprendrai-je ces notes… » Évidemment le moment est venu : il y a longtemps que mon âme est tranquille, la route de la vie est presque achevée, il est temps d’établir mon bilan.

Toute ma vie je n’ai pas que mangé, dormi, et fait l’amour, mais j’ai encore observé, réfléchi ; et je veux examiner le résultat de ces « froides observations de l’esprit et mécomptes douloureux du cœur ».

Je ne sais s’il sortira quelque chose de ces notes ; mais, en tout cas, je suis content d’avoir enfin trouvé une occupation à ma portée.

Mais pourquoi donc serais-je un vieillard ? C’est pure sottise : mon visage est jeune, je n’ai pas une ride, au bal je danse, et les mamans me considèrent comme un parti possible ; enfin tout le monde m’appelle Pavlik Dolsky. Seules les personnes qui me connaissent très peu m’appellent Pavel Matvéiévitch, sinon toujours Pavlik, Pavlik ; et on n’appelle pas un vieillard Pavlik.

Récemment encore, au club, j’ai entendu