Page:Apoukhtine - La Vie ambiguë.djvu/218

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— Pardon, j’oubliais… Cependant je crois que pulsatilla ne peut pas faire de mal.

— Si elle ne peut pas faire de mal, elle ne peut pas faire de bien, et si elle peut faire du bien, elle peut aussi faire du mal, c’est un cercle vicieuse de laquelle vous ne sortirez pas.

— Féodor Féodorovitch, combien de fois vous ai-je dit que cercle est du masculin et qu’il faut dire cercle vicieux et non vicieuse ! remarqua d’un ton de doux reproche Maria Pétrovna.

Le docteur, piqué d’avoir été repris pour son français dont il était entiché et surtout de l’allusion à l’homéopathie, annonça qu’il avait à voir sur l’heure un client gravement malade. Malgré mes instances Maria Pétrovna ne consentit pas à rester seule et partit en même temps. Peut-être redoutait-elle de ma part une incartade du genre de celle de Nicolas Kounistchev. D’ailleurs elle put donner de son départ un motif excellent, sa nièce. De cette nièce qui, depuis quelques jours, était sortie de pension, j’ai les oreilles rebattues. Elle s’est imaginé l’aimer beaucoup, bien qu’il y ait fort longtemps qu’elle ne l’ait vue. Elle dit à présent que sa nièce est charmante, elle l’appelle « l’enfant de mon cœur » et