Page:Apoukhtine - La Vie ambiguë.djvu/227

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taisait ou était de votre avis, peut-être deviendriez-vous, vous et lui, pour toute la vie, des priateli ; mais N. N. est amoureux de la cantatrice Solfegio et vous contredit assez durement. Vous êtes étonné du ton de votre contradicteur et vous ripostez par quelques pointes qui cependant n’excèdent pas les limites de la courtoisie. C’en est assez : N. N. est devenu votre ennemi mortel ; il surveille chacune de vos phrases, remarque vos faiblesses, et peut-être ne reculera pas devant la calomnie. Combien de fois une hostilité aussi puérile trouble-t-elle les sphères les meilleures, les plus intelligentes ! Voici un écrivain, X, très connu et fort estimé, qui a écrit un article sur la Commune ; un autre écrivain, Z, non moins estimé, n’aime pas la Commune et discute l’article de X, en exprimant toutefois sa parfaite estime pour le mérite de l’auteur. Cependant X prend mal la critique et, dans sa réponse, écrit que Z n’a, pour discuter la question, aucune compétence. Alors Z convainc X d’une erreur de citation. La polémique s’échauffe de plus en plus et, à la fin, amène X à faire allusion à la situation très fausse de la femme de Z ; Z, à son tour, donne clairement à entendre que X a reçu des coups le jour de l’inauguration d’un établis-