chez elle. Je fis avec Lydia deux tours de valse, puis elle me dit :
— Savez-vous que vous dansez très bien, beaucoup mieux que tous les jeunes… excepté Michel.
— Lydia Lvovna, pourquoi me faites-vous de la peine ? Suis-je un vieillard ?
— Non, vous n’êtes pas un vieillard ; mais cependant vous êtes âgé.
— Prouvez que vous ne me prenez pas pour un vieillard et dansez une mazurka avec moi.
Lydia n’avait pas eu le temps de me répondre, que l’insupportable docteur se mêlait à notre conversation.
— Non, mon cher, laissez cela ; il est temps de rentrer ; en voilà assez pour la première fois ; vous ne pouvez pas danser la mazurka ni souper.
Je protestai timidement ; mais le docteur fut inexorable.
— Regardez-vous dans la glace. À quoi ressemblez-vous ?
Il fallait obéir. En traversant la salle à manger où il n’y avait personne, je m’arrêtai devant une glace, et qu’y ai-je vu ? j’y ai vu un visage très jeune, très animé, ne ressemblant à personne qu’à Pavlik Dolsky qui, toute sa vie, a soupé et a dansé la mazurka.