Page:Apoukhtine - La Vie ambiguë.djvu/242

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— Comment, vous ne connaissez pas miss Take ! C’est ma gouvernante ; elle est très sévère. Il vaut mieux que je vous apporte une glace.

— Je vous remercie ; mais le docteur m’a défendu de manger des glaces.

Le docteur sembla réfléchir et dit :

— Ce n’est rien ; devant moi, on peut.

Lydia courut chercher une glace et, à la grande joie de la jeunesse, mit sur sa tête le petit bonnet rose, que, par politesse, elle avait appelé le petit chapeau.

— Lydia Lvovna, lui dis-je, en prenant de ses mains la petite tasse de liquide rose qui avait dû être de la glace, vous me gâtez tant aujourd’hui que je me crois aussi le droit de vous apporter des bonbons ; quels sont ceux que vous préférez ?

— Les fondants roses.

Dans sa robe rose, avec le bonnet rose sur la tête et ses joues roses, elle-même ressemblait à une fleur rose ou a un bonbon rose.

À onze heures, l’arbre de Noël étant dépouillé, on emmena les petits enfants, et les grands se mirent à danser.

Les danses ne cessèrent pas d’un moment, et l’animation était telle que, cette fois, Maria Pétrovna ne pouvait dire qu’on s’ennuyât