Page:Apoukhtine - La Vie ambiguë.djvu/252

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venu que nous irions le soir en troïka aux environs et ensuite que nous viendrions prendre le thé chez les Zebkine. J’arrivai à huit heures, tout le monde était là ; trois troïkas attendaient au perron.

— Comment ! vous aussi vous en êtes ? me demanda Maria Pétrovna. Je crois que ce n’est pas raisonnable… avec votre toux ; restez donc avec moi ; dans la dernière Revue, il y a un article très intéressant sur les ducs de Bourgogne : lisez-le-moi ; vous lisez si bien !

Sans doute je n’aurais pas suivi le Conseil si sage de Maria Pétrovna si Lydia, m’appelant à l’écart, ne m’eût plutôt chuchoté que dit : « Mon cher Pavlik, restez avec tante, elle s’ennuie beaucoup toute seule, nous serons bientôt de retour. » Sans rien dire, j’ai installé Lydia dans le traîneau et suis revenu au petit salon où, sous la lampe, s’étalaient déjà deux livraisons saumon.

Je fis un inventaire rapide de l’histoire des ducs de Bourgogne : elle remplissait cinquante pages de la première livraison et soixante de la seconde.

— Maria Pétrovna ! m’écriai-je effrayé, nous n’arriverons pas seulement à lire aujourd’hui la première partie.

Mais si, Paul, nous lirons les deux, car je