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Le Wyoming a été le premier État à adopter le suffrage universel mis en vigueur dès 1869. Le suffrage égal pour les deux sexes a été adopté dans la constitution du Wyoming en 1890. Depuis ce temps, les femmes ont exercé leurs droits comme les hommes avec le résultat que de meilleurs candidats ont été choisis pour remplir les postes vacants, les procédés d’élection ont été purifiés, le caractère de la législation a fait des progrès, et le féminisme s’est développé en utilité par la responsabilité politique. En conséquence : un vœu est émis par la Chambre des députés et le Sénat du Wyoming, demandant le droit de vote pour les femmes dans tous les États de l’Union américaine, comme une mesure tendant au bien-être social.


Les femmes votent dans la Nouvelle-Zélande, pour les élections municipales et parlementaires ; en Norvège, pour les élections municipales seulement. Elles sont électrices et éligibles en matière municipale en Angleterre et au Danemark ; elles jouissent de tous les droits politiques, électorat et éligibilité, en Australie et en Finlande.

On peut donc dire que c’est du Nord que nous vient l’exemple.

Depuis quelques années, le mouvement suffragiste s’est accentué un peu partout, prenant des formes différentes plus ou moins violentes.

La question du vote des femmes se posa en Belgique en 1902 lors de la lutte pour le suffrage universel, mais le parti le plus avancé, — le parti ouvrier, — résolut de limiter la campagne au suffrage universel des hommes, afin de ne point compromettre l’entente de tous les partis révisionnistes. Les femmes belges poursuivent activement et méthodiquement leur propagande,

Les pays scandinaves se sont mis à la tête du mouvement suffragiste, ont organisé sur cette partie du programme féministe un congrès international d’où est née une fédération internationale, qui compte de très nombreuses sociétés adhérentes.

Au mois de mars 1907, la Chambre italienne eut à discuter une adresse envoyée par le Conseil national des femmes ; elle adopta un ordre du jour ainsi motivé :


Confiante dans le Gouvernement pour préparer un projet de loi par lequel le droit de vote politique et administratif sera reconnu aux femmes, la Chambre renvoie la pétition au président du Conseil.


La Suisse, l’Allemagne, l’Autriche, paraissent marcher plus lentement ; néanmoins, les groupes s’y développent, et l’opinion publique s’y montre de plus en plus favorable à la cause féministe.

Enfin, chose curieuse, c’est dans la calme et placide Angleterre que le mouvement a pris le plus d’intensité. La campagne active et incessante des suffragettes anglaises a bien trop défrayé la chronique pour qu’il soit nécessaire d’en retracer les multiples péripéties. Bornons-nous seulement à constater que la propagande bruyante des féministes anglaises a eu pour résultat d’attirer l’attention de la foule sur une question qui la laissait auparavant indifférente, et que la répercussion s’en est fait sentir en divers pays.

Ainsi, de tous côtés, l’on revendique l’égalité des sexes au point de vue politique. La France républicaine doit-elle donc se montrer plus arriérée que certains états monarchiques !