gnage duquel nous invoquons ceux de nos Juges qui ont habité la Colonie de St. Domingue, que les 150,000 Nègres qui habitent les montagnes, n’ont pas beſoin de conſammer, & ne conſomment preſque pas de farines d’Europe. En admettant quatre barils pour 200 Nègres, la conſommation annuelle ſeroit de 3000 barils de farine.
Il reſte 250,000 Nègres, dont 30 à 35,000 habitent les villes & bourgs. Ceux-ci , comme nous l’avons déjà obſervé, ſont approviſionnés par les Negres des montagnes; mais comme dans toutes les ſociétés, les claſſes inférieures tendent à s’approcher des claſſes ſupérieuxes, au moins par l’imitation, les Nègres domeſtiques & ouvriers ont cherché à imiter les goûts des Blancs ; Se nous avouons que la conſommation du pain eſt plus conſidérable que dans les montagnes. Nous ſuppoſerons que cette conſommation peut être équivalente à celle de 4,000 Blancs qui ne vivroient que de pain.
Les 215,000 Nègres qui exploitent les fucreries , les indigotteries & les cotonneries , ont, comme ceux des montagnes , des moyens de ſubſiſtance tirés des productions du fol j mais la terre infiniment précieufe dans quelques bonnes ſucreries, a amené les propriétaires à reſſerrer la portion de terre conſacrée à la culture des vivres.