Page:Apulée - Les Métamorphoses, Bastien, 1787, I.djvu/129

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REMARQUES

SUR

LE PREMIER LIVRE.


Les Métamorphoses ou l’Ane d’Or. L’on fut si charmé de cet ouvrage d’Apulée lorsqu’il parut, qu’on le nomma l’Ane d’or par excellence ; épithete que les anciens ont donnée à plusieurs ouvrages qu’ils en croyoient dignes, comme aux vers de Pythagore, qu’on nomme les vers d’or.

(1) Je vais vous conter diverses fables dans ce discours Milésien. Les anciens appeloient fable ou discours Milésien les poëmes ou fables amoureuses, et les ouvrages en prose qui rouloient sur des choses plaisantes et agréables, et qui étoient pleins d’aventures et de folies divertissantes. Les premiers de ces sortes de contes ont été faits par des habitans de la ville de Milet en Ionie, gens qui vivoient dans le luxe, les délices et la galanterie ; et ces premiers contes ont été cause qu’on a appelé dans la suite ces sortes d’ouvrages fables Milésiennes. On nomme aussi Milésies, les onze livres de cette métamorphose d’Apulée, à cause de la galanterie du style. Ovide, au second des tristes, se plaint d’être banni pour ses livres d’amour, plutôt qu’Aristides, poête grec, pour ses Milésies, ouvrage plein d’impudicités et de mollesse.

(2) Un ouvrage écrit, &c. Il y a dans le latin, papyrum Ægyptiam, sur un papier d’Égypte. Papyrus est le nom d’un arbrisseau qui croît dans les marais de ce pays-là. Il est de la grosseur d’un bras, long de dix coudées, grêle par le haut de son écorce ; on en tissoit des habits, des couvertures. On les séparoit en plusieurs feuilles minces, et l’on en