on lui donna ce nom ; car aix en grec, signifie chèvre.
(20) Lupus. C’est une allusion pour comparer ce marchand qui avoit tout acheté, à la gloutonnerie et à la voracité de cet animal qui égorgeroit volontiers tout le troupeau dans lequel il s’est jeté.
(21) Je m’en allai le soir même aux bains publics. Le bain étoit fort en usage chez les Grecs et les Romains. Ils le prenoient pour leur santé, pour se tenir le corps propre et net, et souvent pour le seul plaisir, dans de grands bâtiment publics, qui renfermoient un bain pour les hommes, et un autre pour les femmes. Dans les premiers temps de la république de Rome, que le luxe n’avoit point encore corrompu les mœurs, les Romains ne songèrent dans la construction de ces édifices, qu’à l’utilité et la commodité. Mais, dans la suite, les choses vinrent à un tel excès, qu’on ne pouvoit rien imaginer au-delà de la grandeur et de la magnificence de ces superbes bâtimens. Les marbres les plus rares y étoient employés. On y voyoit des colonnes sans nombre, aussi bien que des statues de bronze, d’albâtre et de porphyre. Ces vastes édifices qui, par leur étendue, paroissoient comme autant de villes, renfermoient des portiques, des allées, des bosquets, des canaux, des jeux de longue paume, des salles et une infinité d’appartemens séparés ; les uns, pour se déshabiller, les autres, pour suer, et d’autres, pour se faire dépiler et frotter d’essences parfumées des odeurs les plus exquises.
M. Agrippa fit construire cent soixante-dix bains publics, avec tous les ornemens et la magnificence possible. Sous l’empereur Auguste, on fit des dépenses prodigieuses pour des bains qui avoient des appartemens pour l’été, et d’autres pour l’hiver. Mais ceux qu’Antoninus Caracalla fit bâtir au pied du Mont Aventin, et ceux de Dioclétien surpassoient