Page:Apulée - Les Métamorphoses, Bastien, 1787, I.djvu/136

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de beaucoup en grandeur et en beauté tous ceux qu’on avoit vus auparavant. Ils étoient si spacieux, dit Lipse, que, dans ceux d’Antoninus Caracalla, dix-huit cent personnes pouvoient se baigner sans s’incommoder.

(22) Rougeur. Le visage d’un homme vergogneux rougit ordinairement, parce que, comme dit Aristote en ses problèmes, le sang s’épand du cœur par toutes les parties de son corps, et occupe la superficie. Or cette rougeur est un bon signe dans un jeune homme, et comme disoit Diogène le Cynique, c’est la couleur de vertu. Ainsi les savans remarquent que Pompée ne paroissoit jamais en compagnie sans rougir. Quintilien dit que c’est un vice de rougir, mais un vice aimable qui engendre les vertus.

(23) Manger et boire. Ces deux actions chassent les tristesses et passions de l’esprit, et facilitent le repos.

(24) Macédoine. Cette ville a été fort illustrée par ses deux rois, Philippe et Alexandre, et notamment sous ce dernier qui l’a rendue chef de l’Empire. Macédo, petit-fils de Deucalion, lui a donné son nom.

(25) Larisse. Plusieurs villes ont eu ce nom en diverses provinces ; celle dont il est ici question, étoit dans la Thessalie ; elle a été bâtie par les Cyclopes qu’on surnomment Gastrochires, comme qui diroit Ventrimains, parce qu’ils se nourrissent du travail de leurs mains.

(26) Meroé. Ce nom signifie autant que vin pur, comme qui diroit, qui n’a point appris à mettre de l’eau dans son vin. C’est ainsi qu’Ausone parle d’une bonne biberonne à laquelle, pour cet effet, on avoit, donné un semblable nom.