Page:Apulée - Les Métamorphoses, Bastien, 1787, I.djvu/144

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de l’ame les rend capables de la plus grande saleté ; ces ames chétives ne font aucun cas de la vertu, elles ne s’occupent que de richesses.

(57) Sa femme étoit assise à ses pieds. Ce n’étoit pas la coutume, sur-tout en Grèce, que les femmes se trouvassent dans les banquets avec les hommes. Ciceron, dans la 3e oraison contre Verrès. Tùm ille negavit moris esse Græcorum ut in convivio virorum mulieres accumberent. Il dit que ce n’étoit pas la coutume chez les Grecs que les femmes se trouvassent dans les banquets des hommes. Quand elles mangeoient avec leurs maris, elles étoient assises à leurs pieds. Cela se voit encore dans plusieurs bas-reliefs de ce temps-là.

(58) Si vous imitez ainsi les vertus du grand Thésée, dont votre père portoit le nom, qui ne dédaigna point de loger dans la petite maison de la bonne femme Hecale. On voit par ce passage que le père d’Apulée se nommoit Thésée. À l’égard de Thésée, fils d’Égée, roi d’Athênes, étant encore jeune, il fut loger chez Hécale, vieille femme extrêmement pauvre, mais très-vertueuse. Elle le reçut le mieux qu’il lui fut possible, et lui promit de s’immoler elle-même à Jupiter, s’il revenoit sain et sauf de la guerre. Elle mourut avant son retour. Thesée en sa mémoire institua une fête en l’honneur de Jupiter, qui fut surnommé Hécalien. C’est de la pauvreté d’Hécale qu’est venu ce proverbe des anciens, Nunquam Hecale fies. Tu ne deviendras jamais Hécale, c’est-à-dire ; Tu ne seras jamais pauvre.

(59) Tenez, dis-je à Fotis, voilà de l’argent, achetez-lui du foin et de l’orge. Le droit d’hospitalité étoit fort recommandable chez les anciens ; mais ils ne se piquoient pas toujours de défrayer entièrement leurs hôtes,