Page:Apulée - Les Métamorphoses, Bastien, 1787, I.djvu/143

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qui lui avoit expliqué quelques points de la philosophie platonique qu’il avoit refusé déja d’entendre. Ce philosophe lui demandoit pour quelle raison il faisoit maintenant ce qu’il n’avoit pas voulu faire en étant requis ; je ne l’ai pas fait, ce dit-il, mais bien ai-je songé l’avoir fait.

(53) Les Destins. Séneque dit au livre du gouvernement du monde, les destins nous conduisent, et jadis il fut ordonné que l’on riroit de quoi l’on pleureroit. La doctrine payenne enseignoit que toutes choses qui naissent animaux, plantes, villes, n’avoient pas seulement leur genre particulier qui les gouvernoit perpétuellement, mais aussi qu’elles étoient soumises à la puissance des parques et du destin ; de façon que, quand quelque chose venoit à naître, elle devoit mourir au bout de certain terme, selon l’ordre des destinées, ou par l’épée, ou par le feu, ou d’ennui, ou par quelque autre désastre et constellation inévitable non-seulement aux hommes, mais aux Dieux mêmes, comme ils le représentoient par la statue de Jupiter Olympien dans son temple à Mégare. Il portoit sur sa tête l’effigie des parques et des heures, comme leur étant soumis.

(54) Porté par mes oreilles. Les discours plaisans et facétieux allègent la fatigue des voyageurs, en sorte qu’ils paraissent portés par leurs oreilles, c’est pourquoi Xerxès, roi de Perse, disoit que l’esprit de l’homme habite aux oreilles.

(55) Hôtesse tavernière. Platon, au 2 de la république, dit bien que cette espèce de gens est nécessaire aux grandes villes et bien policées, mais dans son livre des loix, il en défend la pratique aux bourgeois, comme ne devant être exercée que par des personnes abjectes et serviles.

(56) Sordide. On appelle ainsi les avares dont la bassesse